À première vue, cela semble contradictoire. Pourtant, l’humilité ne consiste pas à renoncer à toute forme de désir ou d’élan, mais à remettre chaque chose à sa juste place. L’ambition devient spirituelle lorsqu’elle ne cherche ni l’élévation de soi, ni la reconnaissance, mais qu’elle s’enracine dans une obéissance aimante à l’appel de Dieu. L’humilité, ici, ne freine pas l’élan : elle le purifie.
La Maison Nolison - Le Blog
Des pensées qui ne coûtent rien, mais qui racontent tout.
Osez une ambition enracinée en Christ : bâtir grand en servant humblement. L’Évangile devient alors un engagement audacieux et vivant.
Au lycée, j’aimais les probabilités. On y parlait d’espérance : cette moyenne théorique de ce qu’un joueur peut espérer gagner en jouant un très grand nombre de fois. Dans les jeux d’argent, cette espérance est toujours négative. On perd à la longue. La seule stratégie viable : frapper fort, espérer gagner vite et partir. L’espérance devient un multiplicateur, proportionnelle à ce que l’on ose miser.
Dans la foi chrétienne, il existe une autre espérance – positive, assurée, éternelle. Elle ne repose pas sur le hasard, mais sur une promesse : « Celui qui croit en moi ne périra point, mais aura la vie éternelle » (Jean 3:16). Ce n’est pas une espérance calculée, mais reçue par grâce. Elle ne s’obtient pas à force de tentatives, mais par la foi. Et pourtant, elle appelle une réponse : la persévérance. « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Matthieu 24:13).
Mais l’Évangile ne s’arrête pas là. Jésus nous appelle à amasser des trésors dans le ciel, à être riches en bonnes œuvres. Il parle de responsabilités futures, confiées selon la fidélité présente : dix villes, cinq villes, une ville. Ce ne sont pas les conditions du salut, mais des récompenses célestes, que Dieu, dans sa justice, accorde à ceux qui ont semé pour son Royaume.
Ce que certains oublient, c’est que le Royaume n’est pas une loterie. La vie éternelle n’est pas un ticket que l’on garde en poche, espérant simplement le présenter au dernier jour. Cette espérance transforme la vie ici et maintenant. Elle pousse à bâtir, à servir, à s’engager de tout son cœur.
Mais une résistance subsiste : la peur de l’orgueil spirituel. Comme si vouloir accomplir de grandes choses pour Dieu relevait d’un manque d’humilité. Pourtant, l’appel de Christ est vaste : faire de toutes les nations des disciples. Cela demande des cœurs larges, des esprits engagés, une foi audacieuse.
Il faut donc réconcilier l’humilité et l’ambition. Une ambition nourrie non par l’égo, mais par l’amour de Dieu, par le souffle de l’Esprit. Désirer porter du fruit en abondance, ce n’est pas s’exalter soi-même. C’est honorer Celui qui a tout donné. C’est répondre à un appel royal, avec zèle et fidélité.
Alors, n’ayons plus peur. Osons bâtir haut, semer large, espérer grand. L’ambition pour Christ, guidée par l’Esprit, devient un feu doux et puissant. Une force prophétique. Une semence pour l’éternité.
Tous ces points seront approfondis dans les exercices à venir.
Mais pour profiter pleinement de ce parcours, prenons d’abord un bon départ. Voici la démarche proposée :
- Commencez par une lecture continue, du début à la fin, sans vous arrêter sur les exercices. Cela vous donnera une vue d’ensemble du chemin qui s’ouvre devant vous.
- Entrez ensuite dans la pratique, une activité après l’autre, dans l’ordre prévu. Chacune appelle un temps d’écoute, de réflexion et d’appropriation personnelle.
Maintenant, avant d’entrer dans cette démarche, prenons un temps de louange avec le chant C’est mon joyeux service — Hymnes et Louanges n°334, pour recentrer nos cœurs sur Celui que nous voulons servir.
H&L 334 - C’est mon joyeux service
La mise improbable
Dans un coin reculé de la ville, à l’abri des regards, se tient un champ de course que peu connaissent. De l’extérieur, rien n’inspire confiance : murs défraîchis, portail anonyme, silence pesant. Le lieu semble vide. Inexistant. Et pourtant… il est plus réel que bien des places célèbres. Car ce club, invisible aux yeux du monde, devient tangible pour ceux qui y courent. C’est un cercle fermé, réservé à ceux qui acceptent de courir sans être vus, de miser sans recevoir d’applaudissements.
Ce lieu secret, c’est là que le Père — maître du club — a lancé la plus ambitieuse des courses : un tour du monde, en relais, par équipes. La distance est immense, l’attente longue, la ligne d’arrivée incertaine. Beaucoup ont abandonné, lassés de courir sans preuve immédiate de gain. À un moment, presque tous les coureurs avaient disparu. Car courir ici, c’est s’exposer à la perte de l’estime du monde extérieur. C’est miser sans garantie de retour, dans une attente incertaine. Et si le pronostic auquel on croit s’avérait faux, alors tout serait perdu : l’honneur, les richesses, les années consacrées à la course. Tout.
Alors, le Fils de l’Homme, héritier du club, a fait ce que nul n’aurait osé. Il a élevé la mise jusqu’à l’infini : une richesse éternelle, qu’aucun temps ne peut user. Mais surtout, il a donné son pronostic. Ce choix, il ne l’a pas fait à l’aveugle. Car lui seul connaît l’ensemble du circuit, chaque détour, chaque terrain piégé. Il a déjà remporté des paris impensables, dans d’autres compétitions que personne n’osait tenter. Cela lui a ouvert les portes d’un club plus haut, plus vaste encore. Un club que nul humain n’a jamais vu, mais dont le Fils a franchi la porte — seul. Mais en quittant la piste pour rejoindre le Père, il avait dit : « Celui qui mise comme moi recevra ce que je reçois. »
À ces mots, une foule s’est réveillée. Des parieurs du monde entier sont venus miser selon sa parole. Mais son ascension vers le Père laissa derrière elle un profond silence. Un silence que certains remplirent de leurs propres pronostics, semant le doute. Peu à peu, des voix s’élevèrent, remettant en question la fiabilité de son pari. Le murmure du scepticisme grandit, ébranlant plus d’un cœur hésitant.
Certains ont tourné leur regard vers un parieur redouté, qu’on appelle le Léviathan. Plus qu’un nom, une légende. Dans l’univers du pari, on parle des requins — joueurs téméraires, avides de profit. Puis des baleines — riches, puissants, capables d’influencer toute les cotes. Mais le Léviathan… lui est d’un autre ordre. Mythique. Immense. Et terriblement convaincant. Nombreux sont ceux qui, fascinés, se sont mis à parier comme lui. D’autres, incertains, ont divisé leur mise : moitié pour le Fils, moitié pour le Léviathan. Ni froids, ni brûlants.
Et puis il y a les prudents. Ils croient que le Fils a raison, mais ils n’osent pas tout miser. Ils avancent à petits pas. Le souvenir de l’Ancien les hante : ce parieur avait tout misé selon le Fils… mais, au fil du temps, il s’est épuisé. Il a quitté la course avant la fin. Et maintenant, tous se demandent : à quoi bon courir si c’est pour abandonner ?
Et pourtant…
Un jour, une dernière venue fit son entrée. On l’appela Ambition Spirituelle. Elle entra sans bruit. Elle observa. Écouta. Puis elle mit tout. Exactement comme le Fils. Pas de réserve. Pas d’alternative. Le club entier a tremblé.
— Pourquoi tout risquer ? lui demanda-t-on.
Elle a souri.
— Je connais le Père. Et c’est lui qui veille sur moi. Alors ce que je possède… n’a plus d’importance. Autant le miser.
Voici quelques versets en relation avec les récits partagés :
Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ. Matthieu 13:44
Pierre se mit à lui dire; Voici, nous avons tout quitté, et nous
t'avons suivi. Jésus répondit: Je vous le dis en vérité, il n'est
personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne
nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou
son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple,
présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des
soeurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des
persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.
Marc
10:28-30
Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour
nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire
2
Corinthiens 4:17
En ce jour, l'Eternel frappera de sa dure, grande et forte épée
Le léviathan, serpent fuyard, Le léviathan, serpent tortueux; Et il
tuera le monstre qui est dans la mer.
Ésaïe 27:1
Quels autres versets, liés à cette histoire, vous viennent à l'esprit ?
Il est écrit
L’ambition spirituelle ne commence pas avec nos projets, mais avec nos combats intérieurs. Elle nous appelle d’abord à vaincre les convoitises qui mènent la guerre contre notre âme (2 Pierre 1:4). Car c’est en possession des plus grandes et des plus précieuses promesses que nous sommes invités à nous purifier de toute souillure (2 Corinthiens 7:1).
Chaque tentation du diable trouve son contraire dans une parole de Jésus. Identifiez, pour chacune des tentations suivantes, la promesse divine qui la déjoue :
- « Vous ne mourrez pas du tout ! » (Genèse 3:4)
- « Vous serez comme des dieux. » (Genèse 3:5)
- « Je te donnerai tout cela si tu te prosternes et m’adores.
» (Matthieu 4:9)
- « Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus
des étoiles de Dieu. »
(Ésaïe 14:13)
Face à ces mensonges, le diable n’a rien à offrir qui tienne. Car en Christ, Dieu nous a déjà tout donné. Il ne reste rien à convoiter ailleurs. Son combat devient alors de nous détourner de ces promesses, en nous faisant perdre de vue l’éternité.
Trouvez, dans les paroles de Jésus, les précautions spirituelles qu’Il nous donne pour résister aux accusations du diable — celles qui visent à nous faire renier Dieu lorsque nos biens, notre santé ou notre dignité sont atteints.
- « Touche à tout ce qui lui appartient… touche à
ses os et à sa chair, et tu verras : il te maudira en face ! »
(Job 1:11 ; 2:5)
Celui qui demeure fidèle malgré ces assauts prouve que Satan est menteur et témoigne de l’espérance qui l’habite.
L’amour du Christ nous presse
Dieu est amour. C’est en réponse à cet amour que nous sommes appelés à agir — non pour nous-mêmes, mais pour Lui. Pourtant, à qui contemple le cœur du Christ, une vérité plus large se dévoile : son zèle naît d’un feu plus profond que la seule compassion.
Lisez la prière de Jésus en Jean 17 et relevez ce qui motive son engagement à accomplir le plan de Dieu.
Le zèle de l’évangile ne naît pas d’un seul élan, mais d’un feu nourri par trois sources : l’amour qui embrase le cœur, l’ambition spirituelle qui donne une vision du Royaume, le sens du devoir qui garde la flamme allumée même dans la fatigue. Quand l’un manque, la flamme vacille. Mais quand les trois s’unissent, alors l’engagement devient une lumière stable, un feu qui éclaire et qui transforme.

Considérez la situation suivante :
Clara s’occupe des enfants à l’église chaque semaine. Elle le fait par amour et parce qu’elle sent que c’est son devoir. Mais avec le temps, elle sent que quelque chose s’éteint : elle ne voit plus où cela mène, ni quel fruit cela porte. Elle continue, mais sans élan...
En quoi une ambition spirituelle pourrait-elle renouveler sa motivation ?
Le plus grand des hommes
Avoir de l’ambition spirituelle ne signifie pas chercher un poste élevé ni accomplir des miracles spectaculaires. Lors de la révolte de Coré, Moïse rappelle que leur rôle de sacrificateurs aurait dû leur suffire, sans convoiter un rang supérieur. (Nombres 16:9)
Pour approfondir ce point, comparons deux figures majeures : Élisée, qui reçut la double portion de l’Esprit d’Élie, et Jean-Baptiste.
Recherchez dans l’histoire d’Élisée (2 Rois) et celle de Jean-Baptiste (dans les évangiles) les actes qu’ils ont accomplis. Notez-les dans le tableau ci-dessous :
Élisée | Jean-Baptiste |
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Qui a véritablement influencé l’histoire divine ?
Jésus déclare que le plus grand parmi les hommes n’est pas Élisée, malgré ses miracles, mais Jean-Baptiste. Car aux yeux de Dieu, la grandeur ne tient pas à un poste, mais à une posture. Et Jean-Baptiste, dans l’effacement, a accepté la mission rude et impopulaire d’appeler tout un peuple à la repentance.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur
Jésus ne nous laisse pas deviner comment devenir grand à Ses yeux. Il renverse nos repères humains en affirmant : « Celui qui veut être le plus grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur » (Matthieu 23:11). Non seulement Il l’enseigne, mais Il l’incarne. Lui, le Maître et Seigneur, s’est ceint d’un linge pour laver les pieds de ses disciples. Il montre ainsi que dans le Royaume, la véritable grandeur ne s’impose pas — elle s’abaisse, elle élève les autres, elle s’oublie par amour.
Mais que signifie concrètement cette posture de service aujourd’hui ?
Voici une liste d’actions de service tirées des
Écritures.
Prenez un moment d’introspection :
Cochez celles que vous avez déjà vécues.
Marquez d’un "!" celles qui vous
interpellent.
☐ Avoir de l’hospitalité (Hébreux 13:2)
☐ Aider les plus démunis (Jacques 1:27)
☐ Visiter les malades (Matthieu 25:36)
☐ Visiter les personnes en prison (Matthieu 25:36)
☐ Ramener ceux qui se sont éloignés (Jacques 5:19-20)
☐ Fortifier les plus faibles dans la foi (Romains 15:1)
☐ Encourager par la parole (Ésaïe 50:4)
☐ Prier les uns pour les autres (Jacques 5:16)
Quelles autres actions pourriez-vous entreprendre pour vous mettre au service, là où Dieu vous a placé — dans votre famille, votre travail, votre quartier ?
Bien remplir son ministère
Dans un ministère, la réussite ne dépend pas uniquement de la passion ou de l’ambition individuelle, mais aussi de la capacité à s’organiser, à travailler en équipe et à valoriser la diversité des dons.
Reliez chaque ministère biblique à un ou plusieurs services concrets parmi la liste proposée. Certaines associations peuvent être multiples.
Ministères | Services |
1. Apôtre | A. Organiser / coordonner |
2. Prophète | B. Enseigner |
3. Évangéliste | C. Témoigner / évangéliser |
4. Pasteur | D. Prier avec foi |
5. Diacre | E. Visiter |
6. Ancien | F. Écouter et soutenir |
7. Donateur | G. Financer des projets |
8. Intercesseur | H. Accueillir |
Plusieurs services peuvent être exercés par plusieurs ministères. Dans ce cas, sur quel principe peut-on s’appuyer pour répartir les responsabilités ?
Inscrivez les 8 ministères dans la grille ci-dessous, un par ligne, afin de découvrir le mot clé qui guide cette répartition.

Dieu en donne une à chacun, y compris au sein d’un même ministère. C’est ainsi que Pierre est appelé apôtre des Juifs, tandis que Paul est apôtre des païens (Galates 2:8). Cette diversité permet de toucher des personnes différentes et d’avancer ensemble dans le service.
Ma course vers le but
L’ambition spirituelle ne s’oppose ni à l’humilité ni à la prudence. Elle s’exprime dans une vie offerte, à la fois audacieuse et soumise, engagée et fraternelle.
Pour conclure ce parcours, complétez cet engagement personnel :
Ayant saisi la valeur d’une ambition ancrée en Christ, je m’engage, avec l’aide de Dieu, à me mettre au service des autres en
Pour cela, je m’appuierai sur
Avec pour but
Que l’Esprit de bonne volonté m’anime chaque jour.
Amen.
Pour aller plus loin
Après avoir parcouru les exercices, je vous invite à vous plonger dans cette série de questions, à les méditer profondément et à chercher vos propres réponses avant de découvrir celles que je vous propose.
***
Maintenant, que ferez-vous ?
Si cette étude a éveillé en vous une étincelle, ce désir ardent de réaliser de grandes choses pour Dieu, ne laissez pas ce feu s’éteindre. Les cahiers d’activité de la série En action et en vérité (Le fidèle, Le disciple et Le maître) sont là pour le nourrir et le transformer en une flamme vivante qui éclaire votre chemin.
Peut-être ressentez-vous cet appel au fond de vous, mais le chemin reste encore incertain, obscurci par les doutes. La formation La Voie Sainte vous accompagnera alors, avec rigueur et douceur, pour transformer ce désir en une croissance spirituelle solide et authentique.
Aussi, voici une autre promesse — simple, mais puissante — qui ouvre une porte à chacun, dès maintenant. Elle permet à tous de commencer humblement, là où ils en sont, et renverse tous nos calculs humains de mérite ou d’importance :
« Celui qui accueille un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui accueille un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste. Même un simple verre d’eau donné à un disciple ne restera pas sans récompense » (Matthieu 10:40-41).
Jésus promet que chaque geste, même le plus humble, compte. Alors, si vous reconnaissez la justesse de cette œuvre, ne restez pas simple spectateur : unissons nos forces pour la faire connaître. Votre engagement aujourd’hui portera du fruit bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Un jour, je pourrai dire devant les anges et les hommes que sans vous, cette mission n’aurait pas été possible.
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