La Maison Nolison - Le Blog
De la maison à la mission : le récit d’un quotidien réorienté par la Parole.
Être un arbre planté près d’un courant d’eau, portant du fruit en sa saison, et dont le feuillage ne flétrit point, telle est ma motivation depuis que je me suis engagé avec le Seigneur. Mais encore faut-il savoir comment la vivre concrètement...
J’ai toujours eu beaucoup d’idées. C’est une grâce, et j’ai aussi la bénédiction d’être marié à une épouse talentueuse dans des domaines très différents des miens. Je suis dans la pensée, elle dans le geste. De cette complémentarité sont nés des projets variés — jeux, cartes, fresques, livres — conçus pour bénir nos familles, notre entourage, notre église.
Les idées ne manquaient pas, mais le temps, lui, faisait souvent défaut. Alors, on a cherché une manière de s’organiser. On avance sur nos projets le soir, quand la maison s’apaise après le coucher des enfants. Ce sont de petits projets, modestes en coût et en durée. Mais chacun demande patience, persévérance et ajustement. Et comme tout prend plus de temps que prévu, chaque réalisation devient une victoire.
Mais malgré ces efforts, une parole est venue me secouer. Une parole inattendue… et inconfortable :
« Le paresseux plonge sa main dans le plat, et il ne la ramène pas à sa bouche. » Proverbes 19:24
Recevoir un reproche n’est jamais agréable, surtout quand on pense avoir fait "assez". Pourtant, il y avait là une vérité. Concevoir des projets, c’est bien. Mais s’ils ne sont jamais partagés, si personne n’en bénéficie, alors à quoi bon ? Un arbre qui porte du fruit, mais dont les fruits pourrissent sans être goûtés, ne vaut guère mieux qu’un arbre stérile.
Cela a ouvert une vraie discussion — mêlée de résistance — sur la réalité de notre quotidien : travail, enfants en bas âge, service à l’église. « Seigneur, donne-nous plus de temps ! » avons-nous prié… Mais parfois, on ne réalise pas ce que l’on demande.
C’est dans ce contexte qu’est survenue une rupture conventionnelle : 7 ans, 7 mois et 7 jours de service dans mon ancien poste. Même si j’avais voulu le faire exprès, je n’y serais pas parvenu.
Mais face à cette nouvelle liberté, que devions-nous faire ? Devions-nous sortir de notre cadre discret, familial, local ? Il nous a fallu entrer dans une longue réflexion : comment articuler nos compétences, nos convictions, notre foi, nos ambitions, dans un projet qui ait du sens — au-delà de nous ? La réponse n’était pas évidente. Elle ne l’est toujours pas totalement. Mais nous avons décidé d’avancer par la foi. Nous n’avons plus d’excuses. Il faut aller au bout. Nous avons donc franchi une étape. Ouvrir une boutique, non pas pour vendre des objets, mais pour transmettre des valeurs, et contribuer plus activement à l’œuvre de Dieu dans ce monde.
Nous ne savons pas trop comment cela va se passer, mais nous savons une chose : quand Dieu nous demande quelque chose, Il nous donne aussi les moyens d’y arriver. Alors nous lui laissons le contrôle de toute notre entreprise.
À suivre...
Antony Nolison, à votre service.